Le domaine juridique est un secteur particulièrement complexe, dont l’une des spécificités est un langage qui lui est propre, et qu’il convient de savoir manier pour espérer réussir dans ce secteur.
Nous allons voir dans cet article ce qui différencie le langage juridique du langage commun.
La spécificité du langage du droit se décline de deux façons distinctes : la terminologie et les textes.
La terminologie juridique du langage juridique
Il existe un ensemble de termes qui sont propres au domaine juridique. Il est possible de distinguer deux grandes familles de mots
- ceux qui ne sont utilisés que dans le domaine juridique, on parle dans ce cas de termes d’appartenance juridique exclusive,
- et le vocabulaire à double appartenance, domaines juridique et commun.
L’appartenance au langage juridique exclusive
Il s’agit de termes nécessitant une précision importante et pour lesquels il ne faut pas qu’il y ait d’équivalent, afin d’éviter toute ambivalence. Il s’agit pour la plupart de mots ayant trait à la procédure juridictionnelle. Voici quelques exemples de mots appartenant de façon exclusive au langage juridique :
Le codicille, cassation, liciter.
La double appartenance, signification initiale juridique ou sens courant
Les mots ayant une double appartenance désignent des mots qui ont un sens dans le domaine juridique et dans le domaine commun. Ces mots peuvent soit
Provenir du domaine juridique
Ils ont ensuite trouvé un dérivé dans le langage commun.
Exemple : «il est sur la sellette», la sellette désigne dans le langage juridique un petit siège en bois sur lequel on faisait asseoir l’accusé.
Provenir du domaine commun
Dans ce cas un sens spécifique, propre au droit, est attribué au mot. Par exemple : fond, forme, degré, gain…
Les rapports entre les mots
Après avoir vu les mots pris individuellement, il convient aussi d’étudier comment ils interagissent entre eux dans le domaine juridique.
Les rapports de mots à mots
Les synonymes
Ils sont rares dans le domaine juridique. Une des caractéristiques de ce domaine est l’impératif de précision. Il est donc préférable d’éviter que des termes soient interchangeables. Il en existe quelques-uns comme préjudice et dommage.
Les antonymes
ils désignent ce qui sera exactement l’opposé du mot. En général, dans le domaine juridique, un préfixe négatif sera rajouté au mot.
Exemple : légal et illégal, licite et illicite.
Les oppositions binaires
Ils désignent la contrepartie d’une partie prenante. Exemple : demandeur et le défendeur, le donateur et le donataire.
Les familles de mots
Il est possible de regrouper les mots dans des familles de mots, qui ont un trait commun. Ce trait peut être soit d’origine étymologique, soit d’origine sémantique.
- Origine étymologique : Il s’agit des mots qui ont une racine commune. Par exemple la racine latine jus et juri donnent les mots juridique, juridiction, jurés, juste.
- Origine sémantique : Là encore il s’agit de regrouper les mots, mais non plus selon leur origine étymologique mais de leur origine sémantique. Par exemple autour du terme valable, il sera possible de regrouper des termes ayant un sens proche comme licite, valide, légal, fondé, légitime…
Les textes caractéristiques du langage juridique
Le langage juridique consiste en l’élaboration de textes dont l’objectif est soit de définir la loi, soit d’expliquer ses champs de réalisation. On dit alors que les textes sont normatifs et qu’ils sont rédigés en article.
Textes normatifs
De par l’importance que revêt ces textes, le choix des mots a une importance primordiale. L’emploi de mots évoquant la contrainte tel que «devoir, interdire, obliger…» sont à utiliser à bon escient car ils ont force de loi.
Comme ces textes vont ériger une règle, qui s’applique à l’ensemble de la communauté, il est généralement utilisé des pronoms indéfinis pour montrer le caractère universel du texte. Il est ainsi employé des mots tel que «on» ou «tout» ou encore «nul» (nul n’est censé ignorer la loi)
Textes sous forme d’articles
Il est question ici de la forme des textes. Ils sont écrits sous forme d’articles, de petite taille. La raison de cette forme particulière est que l’article doit être concis et ne préciser qu’une idée. Lorsqu’une loi est votée, cela se fait article par article. Il ne faut donc pas que plusieurs articles soient présents dans un article, pour éviter qu’une idée soient refusée à cause d’une autre.
Le langage juridique a ainsi son histoire et ses règles qui lui sont propre. Pour être capable de bien traduire un document juridique il faut évidemment parler parfaitement la langue du document source et celle du document cible. Il est également indispensable de comprendre les rouages de la langue juridique.
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